©Ph. Schlienger
L’Exception
Découvrir ce métier d'art
1 LA MACHINE ET L’HOMME
La fabrication de la Dentelle de Calais-Caudry® est un métier d’art résultant d’une alchimie singulière demandant l’action conjuguée du métal et du fil, de la machine et de l’homme.
Irremplaçables, le doigté, le toucher, le regard voire l’ouïe ont une place essentielle à chaque étape d’une fabrication industrielle mais encore intrinsèquement artisanale. Le geste, transmis de génération en génération depuis 200 ans, est la signature du luxe et de l’excellence.
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2 UN LONG PROCÉDÉ
Si le métier Leavers est le lieu où se noue le sort de la dentelle, six à huit semaines et une vingtaine d’étapes sont nécessaires de sa naissance à son envol pour les quatre coins du monde. Pour chacune d’entre elles, œuvrent des artisans hautement qualifiés par un apprentissage au sein même des entreprises, pouvant durer de plusieurs mois à une dizaine d’années.
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3 LES ESQUISSEURS
Au commencement, il y a la main de l’esquisseur du bureau de création qui, de son imagination guidant son crayon et sa gomme, insuffle son âme à la future dentelle. Ce geste d’inspiration est traduit techniquement par le dessinateur. Le pointeur transcrit ensuite la course des fils sur un barème qui servira à créer le jacquard, cerveau du métier, le plus souvent électronique aujourd’hui.
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4 les wappeurs et les passeurs de chaîne
Du côté de l’atelier, la préparation des fils fait l’objet du soin le plus délicat. Les ourdisseurs préparent les rouleaux des fils de chaîne, les wappeurs ceux des guimpes et des brodeurs, attentifs à la tension et à l’enroulement parfaits. Une fois placés à l’arrière du métier, les 10 000 fils sont passés, tirés et noués avec la plus grande précision à travers le métier par les passeurs de chaîne.
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5 LES WHEELEUSES
Les wheeleuses, de leur côté, remplissent les bobines chacune avec une centaine de mètres de fils extrêmement fins qu’ils insèrent avec une grande délicatesse du geste et une surprenante rapidité dans un interstice entre deux disques de laiton, large d’à peine un millimètre.
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6 LES REMONTEURS
Après avoir été pressées à chaud, les bobines sont reprises en main par les remonteurs qui les repositionnent une à une dans les chariots, dont ils vérifient à l’œil la rectitude, à la main la tension du fil en les soupesant. Le jeu des 4 000 chariots bobines est ensuite replacé sur son métier d’origine.
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7 LES TULLISTES
Le tulliste est l’homme du métier Leavers. Connaissant par cœur le caractère particulier du ou des métiers qu’il conduit, c’est lui qui l’entretient, le règle, l’actionne. C’est lui qui surveille le lent défilement de la somptueuse et vaporeuse matière qui émerge, comme par magie, à la vitesse de 2 mètres à l’heure.
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7 LES TULLISTES
C’est le tulliste qui écoute avec la précision d’un horloger la musique de la partition des mouvements des barres, des engrenages et des chariots bobines, dont le rythme n’est pas sans évoquer les battements du cœur. Il sait en déceler la moindre fausse note, signe d’un dysfonctionnement. C’est lui qui plonge à même le corps dans la forêt de fils pour, à l’aide de son crochet, rattraper et renouer le fil cassé.
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8 LES VISITEUSES
Une fois sortie du métier, la dentelle passe ensuite sous l’œil aiguisé et les mains des visiteuses qui l’auscultent en la faisant habilement glisser sur de grandes tables.
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9 LES RACCOMMODEUSES
Les moindres défauts repérés seront effacés sous les doigts experts des raccommodeuses qui recomposeront parfaitement les points manquants et les motifs imparfaits. Pour certaines qualités de dentelle telle la Chantilly, l’opération de clipping permet de couper au ciseau puis de raser à la machine les fils flottants entre les motifs, laissant apparaître des flèches de part en part à la surface de la dentelle.
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10 LA TEINTURE
Le cheminement de la dentelle la dirige ensuite vers la teinture, royaume d’eau, de vapeur, de pigments, d’odeurs, d’air chaud… où lui sont apportés les traitements qui lui donneront son aspect, sa tenue et son toucher : lavage pour blanchir, préformage à chaud pour mettre en forme, teinture en une ou plusieurs couleurs par affinités tinctoriales des matières, apprêt pour lui conférer son toucher et sa « main », repassage par un cadrage final.
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11 LES ÉCAILLEUSES
De retour à l’atelier, les bandes, galons ou volants de dentelle tissés ensemble sont séparés, puis les écailleuses libèrent les picots ou les barbes qui les bordent et leur confèrent cette distinction si précieuse.
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12 DERNIÈRE TOUCHE
Selon les cas, et en particulier pour la Haute Couture, la dentelle peut être encore ennoblie par un traitement ou une impression qui lui donnera des propriétés et un aspect inédits. Elle peut aussi être rebrodée à la main ou mécaniquement de bourdon, de soutache, de strass, de paillettes, de perles, de sequins, de mohair, de raphia…
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13 VERS LES CRÉATEURS
La dentelle, pliée, est enfin prête à être livrée aux mains des créateurs, qui s’en empareront pour lui donner forme de séduction et faire rêver sur les podiums du monde entier.
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